« Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne »
Déclaration universelle des droits de l'homme, 1948, art.3.
La problématique des réfugiés en France m'est apparue lors d'une visite de la ville de Calais. Les réfugiés campaient un peu partout dans la vile et surtout en périphérie, dans des conditions de vie déplorables et au risque de tomber gravement malades.
Les associations faisaient beaucoup pour les aider à survivre, car ils étaient invisibles dans les fichiers, invisibles physiquement, invisibles politiquement...
J'ai voulu, à mon échelle et à travers un projet liant l'humanitaire et l'architecture, réfléchir à des solutions réelles, pour venir en aide à ces personnes en transit et souvent en détresse.

Le rôle de l'architecte


Tout d'abord j'ai étudié le contexte politique vis-à-vis des réfugiés, puis le contexte territorial et l'accueil en France, et enfin les besoins des migrants en transit.
Ces études m'ont permis d'élaborer des solutions transitoires, efficaces et concrètes de séjour, dans de meilleures conditions qu'elles ne l'étaient alors à Calais. J'ai aussi compris que l'architecte avait son rôle à jouer dans ce type d'interventions !
L'échafaudage au service des réfugiés


La ville de Calais servait de point de transit pour les migrants vers leur Eldorado qui était l'Angleterre. Il était donc naturel d'envisager une solution sur son territoire.
Par le passé, les camps organisés par l'État, comme celui de Sangatte, avaient fini par être détruits, car mal organisés et « trop fermés ».
Nul n'a fait appel à des architectes ni à des urbanistes pour trouver des solutions durables et efficaces.
Or, l'architecte peut faire la synthèse entre les demandes des associations, les besoins vitaux et fonctionnels des réfugiés et le contexte géographique, climatique, économique, social et culturel.
Ainsi, il peut proposer des solutions de transit pour loger les réfugiés. Ses connaissances lui permettent de les organiser, de les penser et de réfléchir avec du recul.
Ces solutions peuvent être à l'image d'un « kit » proposant un abri temporaire, facile à monter et à démonter, léger et flexible.
L'échafaudage possède ses qualités intrinsèques.
J'ai imaginé ce « KIT » cabane au service des associations venant en aide aux réfugiés. Le kit se compose des pièces d'échafaudage et bâches récupérées par des dons. La cabane, une fois montée sur deux niveaux, peut accueillir jusqu'à 6 personnes.
Ce kit est destiné à être placé en intérieur.
La problématique suivante est donc de trouver des espaces assez grands pouvant accueillir plusieurs « KITS ».
L'étude urbaine de la ville de Calais a révélé l'étendu des friches industrielles avec ses anciennes usines à l'abandon.
J'ai alors proposé de faire occuper ces espaces vides, de manière transitoire, par les réfugiés.
Ainsi, les volumes des bâtiments industriels ont été repensés, afin de permettre l'installation des "KITS" cabanes.
De cette manière, les réfugiés ne sont plus concentrés au même endroit, mais dispersés dans la ville, dans des pôles organisés par centre d'intérêt : accueil, hébergement, restauration, santé, activités, intégration.



Organisation du "KIT" dans une friche industrielle